- La médecine est une science exacte
En vérité, la médecine n’est PAS une science exacte. Même si on peut constater des effets « habituels » aux actes médicaux, il existe de nombreuses exceptions.
Exemples :
– un médicament peut présenter un effet paradoxal, c’est-à-dire entraine une réaction opposée à celle attendue. Et nous ne sommes pas égaux quand il s’agit de leur efficacité et de leurs effets secondaires.
-une opération considérée comme bénigne et courante peut compliquer et avoir des conséquences parfois graves pour la personne.
- Il existe des actes médicaux anodins
En vérité, aucun acte médical n’est anodin car TOUS comportent un risque, certains plus que d’autres, que soit en terme de probabilité ou en terme de gravité desdits risques. Le problème, c’est qu’on ne peut prévoir à l’avance si nous serons dans les cas généraux ou dans les exceptions. C’est pour cela qu’il est indispensable que les médecins informent correctement leurs patients non seulement concernant leur problème santé et son évolution probable, mais aussi, et ce n’est hélas pas toujours le cas, de tout ce qu’implique le traitement proposé, non seulement sur l’effet attendu mais également sur la possibilité de son inefficacité et les risques de complication et effets secondaires qui y sont liés.
- Les examens médicaux sont sans risque
Les examens médicaux comportent également des risques. C’est pour cela que ça vaut toujours la peine de se poser la question de leur nécessité effective. Cela vaut particulièrement pour les grossesses.
Par exemple, un médecin vous propose une amniocentèse pour vérifier si le fœtus souffre d’une trisomie 21. Cet examen présente un risque de fausse couche et d’accouchement prématuré (environ 1 sur 200). Il est donc souhaitable de se poser la question au préalable de votre choix si l’enfant présente effectivement cette pathologie, car si votre choix est de le garder, cet examen n’a pas lieu d’être.
- Le médecin est plus apte à prendre des décisions médicales que moi
Le médecin a évidemment son expertise, d’autant plus pertinente s’il met ses connaissances à jour en suivant de près les études scientifiques touchant à son domaine (ce qui n’est hélas pas toujours le cas).
Toutefois, le médecin est un être humain, et même un médecin bienveillant soucieux du bien-être de son patient sera guidé par ses propres critères et non ceux de son patient.
Ses décisions peuvent notamment être prises en regard avec ses propres choix, une mauvaise expérience antérieure, des contraintes institutionnelles (quota d’opérations à respecter), le stress, sa vision de la prise en charge du patient,…
- Je suis obligé de suivre les ordres médicaux
A moins que vous ne soyez considéré comme inapte à décider pour vous-mêmes comme c’est le cas par exemple avec les enfants, les personnes dans le coma, les personnes souffrant de troubles psychiatriques,… (et encore car tout dépend des situations et de ce que vous avez prévu) vous pouvez toujours décider pour vous-même !
Pour être précis, le patient le droit de « consentir librement à la prestation de soins avec information préalable ». On parle de choix libre et éclairé.
Le médecin doit informer le patient sur :
> Le but de l’intervention, son degré d’urgence, les effets secondaires, les risques, le suivi,…
> Le coût de cette intervention
> Les alternatives éventuelles
Faire un choix éclairé, c’est aussi décider de ne pas subir passivement la situation. Je vous conseille de prendre conseil auprès de 2 voir 3 praticiens différents, de poser un maximum de questions, et de faire quelques recherches par vous-même (attention aux sources !)
- Pour en savoir plus
Sur les droits du patient :
https://www.health.belgium.be/fr/quels-sont-les-droits-du-patient
Sur les études/politiques de santé (il y en d’autres !)
https://kce.fgov.be/fr/home-fr
http://www.who.int/fr